La lipase pancréatique, également connue sous le nom de lipase-colipase pancréatique, est une enzyme digestive sécrétée par le pancréas et libérée dans le duodénum via le suc pancréatique.
Fonctionnellement assez différente des lipases linguales et gastriques, qu’elle surclasse très nettement en efficacité, elle participe très activement à la digestion des lipides..
Elle joue même un rôle primordial dans le processus long et délicat, qui permet l’absorption intestinale des acides gras contenus sous forme de triglycérides dans les huiles végétales et animales.
En effet, les triglycérides d’acides gras ne peuvent pas traverser la barrière intestinale sous cette forme, et la lipase sécrétée par le pancréas a pour mission de les hydrolyser lors de leur passage dans le duodénum (préalablement émulsionnés), afin de libérer des acides gras libres, seuls capables de pénétrer les entérocytes pour passer la barrière de l’intestin.
Dans l’estomac, le brassage permet de former au préalable une émulsion de graisses, qui progresse par petits jets au sein du duodénum. Cette première étape d’émulsion est indispensable pour permettre l’action des enzymes pancréatiques.
A la différence d’autres enzymes sécrétées par le pancréas, la lipase pancréatique est une enzyme directement sécrétée sous sa forme active avec une activité enzymatique optimale au pH du duodénum (pH 6-7). Cependant cette lipase a la particularité de n’être active qu’en présence d’une autre protéine pancréatique, appelée colipase, qui constitue le cofacteur indispensable de la lipase pancréatique.
Le couple formé par la lipase et sa colipase est essentiel et nécessaire à la digestion des lipides. L’absence de colipase engendre en effet une inhibition de la lipase pancréatique par les acides gras et les sels biliaires.
Dans le duodénum, les sels biliaires viennent former une couche protectrice autour de chaque gouttelette de graisse.
La colipase vient se fixer sur cette interface et sert de point d’ancrage pour la lipase. Lorsque celle-ci s’accroche sur sa coenzyme, son site actif pénètre dans la gouttelette lipidique pour hydrolyser les triglycérides en acides gras.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Les sels biliaires ont des propriétés tensioactives qui abaissent la tension superficielle de l’interface des gouttelettes. Cela permet de les rendre de plus en plus petites. On parle d’émulsification des gros lobules de graisses par les sels biliaires dans le duodénum.
POUR ALLER PLUS LOIN
La lipase-colipase hydrolyse les triglycérides séquentiellement en position 1 puis 3 pour libérer des diglycérides puis des monoglycérides ainsi que des acides gras.