Le régime cétogène ou keto est basé sur une alimentation pauvre en glucides et riche en lipides, dans le but de diminuer les réserves en glycogène (sucre). En augmentant les apports en lipides, on oblige ainsi le corps à les utiliser comme source d’énergie afin de fabriquer des corps cétoniques et parvenir à la cétose qui aurait des effets bénéfiques. Les corps cétoniques sont des sources énergétiques pour différents organes et notamment pour le cerveau.
Mis au point il y a plus de cent ans dans le but initial de traiter certains troubles neurologiques tels que l’épilepsie, le régime cétogène est aujourd’hui très en vogue chez les sportifs et les personnes désireuses de perdre du poids. Avec plus de 70% de lipides contre 30% dans un régime occidental classique, le régime cétogène va cependant à l’encontre des recommandations traditionnelles en nutrition.
Un peu d’histoire…
Le régime cétogène a été mis au point au début du XXème siècle par le Dr Russel Wilder dans le but initial de traiter l’épilepsie sans avoir recours au jeûne (bien connu depuis l’antiquité pour réduire les crises d’épilepsie). Ce régime constituait au moins une bonne alternative nutritionnelle à la pratique du jeûne, en évitant l’amaigrissement et la dénutrition.
Le développement de médicaments anticonvulsifs a cependant conduit à l’abandon de l’utilisation du régime cétogène pour traiter les patients épileptiques.
Depuis quelques années, ce régime est cependant prescrit par certains nutritionnistes dans un objectif de contrôle du poids corporel. Il est également étudié dans le cadre de différents déséquilibres physiologiques et métaboliques, afin d’en évaluer l’impact et les éventuels bénéfices.
Le régime cétogène… comment fonctionne-t-il ?
Le régime cétogène est un régime alimentaire extrêmement strict qu’il est important de suivre de façon rigoureuse afin de conduire à la production par l’organisme de corps cétoniques. En consommant des lipides en excès, on mène l’organisme à modifier profondément son mode de fonctionnement.
D’une part, par la production de corps cétoniques, qui ne sont normalement produits que lors des phases de jeûne. Les corps cétoniques sont des métabolites lipidiques produits grâce à la cétogenèse dans le foie à partir de la dégradation des lipides. Au nombre de trois (l’acétylacétate, le β-hydroxybutyrate et l’acétone), ils semblent avoir des effets bénéfiques sur les cellules nerveuses ainsi qu’une action coupe faim, ce qui contribuerait à la perte de poids induite par le régime cétogène.
D’autre part, en forçant l’organisme à mobiliser les lipides en guise d’énergie plutôt que les glucides. Ceci induit une diminution nette de la production d’insuline, une des raisons qui motivent les chercheurs à étudier l’impact du régime cétogène chez les patients qui souffrent de diabète.
Quels sont les aliments à privilégier si on veut suivre un régime cétogène ?
Si on veut suivre un régime cétogène, il est conseillé d’enrichir son alimentation en lipides. Pour cela, il faut privilégier des aliments qui contiennent beaucoup de graisses :
L’utilisation de beurre, de crème et d’huile de coco est donc tout particulièrement recommandée en cas de régime cétogène. Ces aliments sont très riches en triglycérides à chaînes moyennes et courtes, des lipides qui favorisent particulièrement la cétose.
La difficulté de ce type de régime est d’ailleurs de parvenir à maximiser les apports en TCM (triglycérides à chaînes moyennes) et à ne pas surcharger l’organisme en triglycérides à chaînes longues (TCL), qui ont beaucoup plus tendance à être stockés dans les adipocytes et dans les hépatocytes. C’est pourquoi l’huile de coco, avec sa teneur importante en TCM, est l’une des stars du régime cétogène !
Il faut toutefois souligner qu‘un tel bouleversement alimentaire ne devrait jamais être entrepris sans avis médical et sans le soutien d’un professionnel de la nutrition, car le risque de déséquilibre alimentaire n’est pas négligeable avec ce type de régime, quels qu’en soient les bénéfices espérés.
Pour les adeptes du régime cétogène, des bilans biologiques fréquents semblent être une précaution indispensable, afin de prévenir une éventuelle dyslipidémie ou l’apparition de carences liées à l’éviction trop drastique d’aliments sources de vitamines utiles à l’homéostasie.