Dans un communiqué du 17 avril 2020, l’ANSES mettait en garde contre le recours à une supplémentation en vitamine D, en rappelant qu’un excès de vitamine D peut aboutir à des conséquences négatives (ce qui est évidemment incontestable, mais extrêmement rare et facilement évitable en demandant à son médecin de faire vérifier son statut en vitamine D).
Alors, la Vitamine D est-elle utile en période de pandémie virale ?
Rappelons cependant que depuis quelques années, les équipes scientifiques du monde entier réévaluent en permanence à la hausse nos besoins quotidiens de vitamine D, et que la dose maximale journalière autorisée dans les compléments alimentaires a évolué en quelques années de 400 UI à 1000 UI, puis 2000 UI !
Le 22 mai 2020, l’Académie nationale de Médecine a en tout cas de pris en partie le contrepied des avis de l’ANSES concernant l’opportunité de la supplémentation en Vitamine D3 dans le cadre de l’épidémie de COVID-19.
Le communiqué de l’Académie rappelle le rôle favorable de la vitamine D dans la réponse immunitaire innée, particulièrement importante dans le cadre de l’épidémie de SARS-CoV-2, et son rôle immunomodulateur.
Voici in extenso l’avis de l’Académie :
La vitamine D est une prohormone synthétisée dans le derme sous l’effet des ultraviolets, c’est-à-dire des rayons du soleil, puis transportée dans le foie et le rein où elle est transformée en hormone active. Elle est responsable de l’absorption intestinale du calcium et de la santé osseuse.
Mais la vitamine D a aussi des effets non classiques. En particulier, elle module le fonctionnement du système immunitaire par stimulation des macrophages et des cellules dendritiques[1],[2],[3]. Elle joue un rôle dans la régulation et la suppression de la réponse inflammatoire cytokinique à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères et souvent létales de Covid-19.
Une corrélation significative entre de faibles taux sériques de vitamine D et la mortalité par Covid-19 a été montrée[4]. Ce phénomène suit généralement un gradient Nord-Sud, bien qu’il y ait des exceptions tels les pays nordiques où la supplémentation des nutriments en vitamine D, en particulier des produits lactés, est systématique. Par contre les pays du sud de l’Europe affichent de façon surprenante une prévalence élevée de carence en vitamine D malgré un ensoleillement plus élevé[5]. Ceci expliquerait que les nourrissons qui reçoivent régulièrement de la vitamine D fassent des formes asymptomatiques de Covid-19 et moins de complications.
La vitamine D ne peut être considérée comme un traitement préventif ou curatif de l’infection due au SARS-CoV-2 ; mais en atténuant la tempête inflammatoire et ses conséquences, elle pourrait être considérée comme un adjuvant à toute forme de thérapie.
L’Académie nationale de Médecine :
– rappelle que l’administration de vitamine D par voie orale est une mesure simple, peu coûteuse et remboursée par l’Assurance Maladie ;
– confirme sa recommandation d’assurer une supplémentation vitaminique D dans la population française dans un rapport en 2012[2] ;
– recommande de doser rapidement le taux de vitamine D sérique (c’est-à-dire la 25 OHD) chez les personnes âgées de plus de 60 ans atteintes de Covid-19, et d’administrer, en cas de carence, une dose de charge de 50.000 à 100.000 UI qui pourrait contribuer à limiter les complications respiratoires ;
– recommande d’apporter une supplémentation en vitamine D de 800 à 1000 UI/jour chez les personnes âgées de moins de 60 ans dès la confirmation du diagnostic de Covid-19.
Références
[1] Liu PT, Stenger S, et al. Toll like receptor triggering of a vitamin D mediated human antimicrobial response. Science, 2006, 311 : 1770.
[2] Rapport de l’Académie nationale de médecine. Statut vitaminique, rôle extra osseux et besoins quotidiens en vitamine D. Bull Acad Natle Med. 2012, 196, 1011.
[3] Laird E, Rhodes JM and Kenny RA. Vitamin D and inflammation : potential implications for severity of Covid-19. Irish med J, 2020, 113 : 81.
[4] McCartney DM, Byrne DG. Optimisation of vitamin D status impact mortality from SARS –CoV-2 infection. Irish Med J .2020 113 : 58.
[5] Lips P, Cashman KD, et al. Current vitamin D status in European and Middle East countries and strategies to prevent vitamin D deficiency : a position statement of the European Calcified Tissue Society. Eur J Endocrinol, 2019, 180 : P23-P54.Source : Communiqué de l’Académie nationale de Médecine du 22 mai 2020
Rappelons que les maxi-doses de vitamine D3 sont du ressort du médicament et pas des compléments alimentaires, dont les apports quotidiens sont pour l’instant limités en France à 2000 UI par jour.
L’avis de Nutrixeal est que l’épidémie de COVID-19 est en tout cas une bonne occasion de faire vérifier par son médecin son statut en vitamine D3, en particulier chez les personnes âgées et à risque, qui sont longtemps restées confinées chez elles depuis cet hiver, avec par conséquent peu d’apport de rayonnement solaire.
Nutrixeal propose naturellement plusieurs formes efficaces de vitamine D3, de manière à s’adapter aux préférences de chacun :
Sur un sujet connexe, lire également un article nutrixeal-info consacré à une éventuelle corrélation statistique entre les formes graves de Covid-19 et un faible statut en vitamine K