Les peptides antimicrobiens sont des protéines multifonctionnelles jouant un rôle biologique fondamental, notamment dans l’élimination des microorganismes pathogènes. Redoutables armes de défense, les protéines antimicrobiennes sont considérées comme des éléments clés du système immunitaire inné notamment grâce à leur pouvoir antibiotique à large spectre.
De nombreuses protéines jouent en effet un rôle dans nos mécanismes de défense immunitaire innée en attaquant les agents infectieux ou en nuisant à leur reproduction.
Les sécrétions de la peau et des muqueuses contiennent par exemple du lysozyme, une protéine antimicrobienne qui attaque la paroi cellulaire de nombreuses bactéries. Présent dans la salive, les larmes et les sécrétions des muqueuses, le lysozyme détruit toute bactérie susceptible de franchir les barrières externes de l’organisme.
Au-delà du lysozyme, il existe également plus d’une trentaine de protéines antimicrobiennes appartenant à ce que l’on nomme le système du complément. En l’absence d’infection, ces protéines sont inactives. En cas d’infection, des substances présentes sur la surface des microorganismes activent le complément, menant à la destruction des cellules envahissantes par lyse cellulaire. Certaines protéines du complément contribuent également à déclencher la réaction inflammatoire ou jouent un rôle dans la défense immunitaire adaptative.
Les acteurs de l’immunité innée sont également capables de se défendre en cas d’infection en synthétisant d’autres types de peptides antimicrobiens considérés comme des antibiotiques naturels. Regroupés au sein de plusieurs familles, dont les défensines et les cathélicidines, ces petits peptides (généralement formés de 12 à 50 acides aminés) sont synthétisés par les macrophages et les cellules épithéliales dans le but d’endommager les agents pathogènes, sans nuire aux cellules saines de l’organisme. Très hétérogènes et ayant différents mécanismes d’action, ces peptides antimicrobiens ont cependant une fonction commune, à savoir la destruction des agents infectieux. La membrane plasmique de l’agent pathogène est très souvent la cible privilégiée de ces peptides antimicrobiens : en l’altérant ils induisent ainsi la mort du microorganisme. Il semblerait que les peptides antimicrobiens puissent également interférer avec la synthèse de l’ADN et des protéines, le repliement des protéines et la synthèse de la paroi cellulaire.