En 2019, la Commission européenne définissait un seuil maximal de 2% d’acides gras trans dans les produits alimentaires. Publiée au règlement (UE) 2019/649, cette limite est entrée pleinement en application le 2 avril dernier. Ce seuil concerne les acides gras trans produits industriellement, pointés du doigt depuis longtemps par les autorités sanitaires.
Les acides gras sont les constituants des lipides. Ils forment une grande famille de molécules, divisée en deux groupes, les acides gras insaturés et les acides gras saturés, en fonction de la présence ou non d’une double liaison dans leur structure chimique. Lorsqu’une double liaison est présente, la molécule peut prendre deux conformations dans l’espace : on parle des conformations cis et trans. Ces caractéristiques chimiques définissent ainsi ce que l’on appelle les acides gras trans.
Pour en savoir plus sur les caractéristiques des acides gras, consultez la fiche dédiée de l’index nutraceutique.
Ce type d’acide gras est produit naturellement par quelques ruminants ; on peut donc en trouver en faibles quantités dans certains aliments comme la viande ou les produits laitiers. L’industrie agroalimentaire les utilise cependant en quantités beaucoup plus conséquentes dans les procédés industriels, en tant que stabilisateurs et conservateurs.
Or depuis les années 90, les acides gras trans sont particulièrement pointés du doigt pour de potentiels effets néfastes sur la santé des consommateurs, et notamment pour la santé cardio-vasculaire. Les avis des différentes agences sanitaires se rejoignent sur ce point : en 2005, l’ANSES se positionnait en faveur d’une limitation de la consommation d’acides gras trans ; en 2009, l’EFSA conseillait de limiter leur consommation dans le cadre de ses recommandations nutritionnelles. A l’étude depuis de nombreuses années, le règlement européen paru en avril 2019 fixe donc une limite maximale de 2 g d’acides gras trans issus de procédés industriels pour 100 g de matières grasses. Ce seuil est applicable depuis 2 avril 2021, la période de transition accordée aux industriels ayant pris fin le 1er avril 2021. Désormais, toutes les denrées alimentaires commercialisées dans l’Union Européenne doivent donc être conformes à ce seuil.
Notons que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui a fait du sujet l’un de ses chevaux de bataille, va encore plus loin en souhaitant les voir disparaître totalement de l’alimentation d’ici 2023. Selon l’OMS les acides gras trans seraient impliqués dans plus de 500 000 décès chaque année.
BON À SAVOIR
Sur les étiquetages, la mention de la présence d’acides gras trans n’est pas obligatoire à l’heure actuelle. Certains industriels l’indiquent cependant par l’utilisation de la mention « huiles (ou graisses) partiellement hydrogénées ».