Le cannabidiol (CBD) est une molécule naturelle présente dans le chanvre, plante également connue sous le nom scientifique de Cannabis sativa. À ne pas confondre avec le THC, le CBD est un composé non psychoactif. Ces dernières années, de nombreuses études chez l’Homme ont révélé un réel atout santé du CBD dans de nombreuses applications, sans toutefois s’accompagner des effets secondaires psychoactifs généralement associés à la prise de cannabinoïdes.
Origine et caractéristiques du cannabidiol
Connu depuis des siècles, le Cannabis sativa a derrière lui une longue tradition d’utilisation médicale. Cependant, son utilisation clinique a longtemps été limitée en raison de ses effets sur le système nerveux central et de son potentiel effet d’accoutumance. La plante contient un mélange de molécules appelées « cannabinoïdes » dont les deux principaux sont le 9-tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD).
Le CBD a été isolé pour la première fois en 1940 via une extraction de feuilles de chanvre. Sa structure et sa configuration chimique exacte furent ensuite déterminées dans les années 60. Depuis, la molécule a été particulièrement étudiée en raison de son absence totale d’activité psychotrope délétère. Ainsi, son excellente tolérance chez l’Homme et son faible potentiel d’accoutumance en ont fait, ces dernières années, un candidat idéal pour une utilisation dans de nombreuses études cliniques chez l’Homme.
Présent principalement au niveau des fleurs et des feuilles du chanvre (Cannabis sativa), le CDB est considéré comme un phytocannabinoïde puisqu’il est naturellement synthétisé par la plante. Il est composé de deux cycles et de chaînes carbonées qui le rendent extrêmement lipophile. Cette propriété lui permet d’être préférentiellement stocké dans les tissus adipeux voire dans le lait maternel chez les mères allaitantes.
Bienfaits et vertus du CBD[1]
À ce jour, le CBD présente déjà un large éventail d’applications thérapeutiques. C’est probablement pour ces raisons qu’il est actuellement l’un des cannabinoïdes les plus étudiés.
Plusieurs études expérimentales in vitro et in vivo ont montré que le CBD présente un haut potentiel thérapeutique notamment grâce à ses propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices[2], ses effets antipsychotiques[3], analgésiques[4] et antiépileptiques[5].
Peu d’études cliniques ont été réalisées chez l’Homme sur les bienfaits du CBD. L’usage traditionnel a cependant révélé que le CBD consommé même à faibles doses peut entraîner un effet d’apaisement et de détente, réduire le stress, faciliter l’endormissement et le sommeil. Ses propriétés anti-inflammatoires lui donneraient même un caractère anti-douleur.
Cannabidiol, chanvre et nutraceutique
Cadre réglementaire
L’utilisation du chanvre est strictement encadrée puisque la plante contient du 9-tétrahydrocannabinol (THC), substance inscrite sur la liste des stupéfiants. Le nombre croissant d’études sur le CBD et l’engouement général pour cette molécule ont cependant poussé les autorités à remettre en question la réglementation autour de l’utilisation et de la consommation de CBD et d’extraits de chanvre. Les débats et précisions règlementaires se succèdent depuis 2018, mais ne permettent toujours pas, à l’heure actuelle, de proposer en France des compléments alimentaires contenant du CBD.
Le CBD et les produits en contenant (à une concentration supérieure à celle retrouvée naturellement dans la plante) sont considérés comme Novel food. Leur commercialisation est donc soumise à l’autorisation par la Commission européenne suite à l’étude d’un dossier permettant d’évaluer la sécurité d’emploi du produit. À l’heure actuelle, de nombreux dossiers ont été soumis et sont en attente d’évaluation. L’EFSA pourrait rendre un avis général sur le sujet au cours de l’année 2022.
LE SAVIEZ-VOUS ?
La réglementation sur l’utilisation du CBD dans les cosmétiques n’est pas aussi bien définie que pour les denrées alimentaires.
Le CBD est autorisé dans les cosmétiques (contrairement aux compléments alimentaires) à condition d’être issu de graines ou de feuilles d’une plante à l’origine connue et de présenter une teneur en THC ne dépassant pas un seuil de 0,3%.
Le CBD pur, obtenu par synthèse chimique, est également autorisé en tant qu’ingrédient dans les produits cosmétiques. Ce mode de production garantit en effet l’absence totale de traces de THC.
Le chanvre dans la gamme de produits Nutrixeal
Chez Nutrixeal, nous ne commercialisons actuellement aucun extrait standardisé en CBD. Ce dernier étant soumis à la réglementation Novel food, il ne nous est pour l’heure pas possible de commercialiser des extraits de Cannabis sativa concentrés en CBD.
Vous pouvez cependant profiter des bienfaits du chanvre grâce au produit ProtiBIO® Chanvre. Ce dernier est un concentré de protéines de chanvre obtenu par pression à froid des graines de chanvre BIO. Ce produit est garanti à moins de 0,0003% de THC. Ces protéines ne sont pas soumises à la réglementation Novel food (point encore confirmé par des échanges récents avec nos organismes de contrôle).
Pour rappel, les graines de chanvre sont autorisées dans les compléments alimentaires si leur teneur en THC est inférieure à 0,3%.
Précautions d’emploi
Malgré sa haute sureté, le CBD peut avoir des effets de sédation et de somnolence. Chez l’Homme, des interactions médicamenteuses avec le CBD ont été mises en évidence notamment dans le cas de la prise d’antiépileptiques, d’anticoagulants et d’immunosuppresseurs. De ce fait, le traitement médicamenteux de patients atteints de maladies chroniques peut être impacté et son efficacité diminuée à cause d’interactions méconnues avec le CBD. Il est donc conseillé de prendre un avis médical si l’on souhaite consommer du CBD.
La prise de CBD est également déconseillée chez les femmes enceintes et allaitantes.
Références
[1] Larsen, C.; Shahinas, J. J. Clin. Med. Res. 2020, 12 (3), 129–141.
[2] Esposito, G.; Filippis, D. D.; Cirillo, C.; Iuvone, T.; Capoccia, E.; Scuderi, C.; Steardo, A.; Cuomo, R.; Steardo, L. Phytother. Res. 2013, 27 (5), 633–636.
[3] Campos, A. C.; Fogaça, M. V.; Sonego, A. B.; Guimarães, F. S. Pharmacol. Res. 2016, 112, 119–127.
[4] Boychuk, D. G.; Goddard, G.; Mauro, G.; Orellana, M. F. J. Oral Facial Pain Headache 2015, 29 (1), 7–14.
[5] Devinsky, O.; Marsh, E.; Friedman, D.; Thiele, E.; Laux, L.; Sullivan, J.; Miller, I.; Flamini, R.; Wilfong, A.; Filloux, F.; Wong, M.; Tilton, N.; Bruno, P.; Bluvstein, J.; Hedlund, J.; Kamens, R.; Maclean, J.; Nangia, S.; Singhal, N. S.; Wilson, C. A.; Patel, A.; Cilio, M. R. Lancet Neurol. 2016, 15 (3), 270–278.
[6] Pisanti, S.; Malfitano, A. M.; Ciaglia, E.; Lamberti, A.; Ranieri, R.; Cuomo, G.; Abate, M.; Faggiana, G.; Proto, M. C.; Fiore, D.; Laezza, C.; Bifulco, M. Pharmacol. Ther. 2017, 175, 133–150.