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Mucus

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Le mucus est un fluide biologique viscoélastique complexe qui recouvre la plupart des muqueuses de l’organisme (digestives, respiratoires ou génitales) dans le but d’assurer une barrière protective, sélective et lubrifiante.

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  • Informations clés
  • En protégeant l’organisme vis-à-vis des potentiels corps étrangers ou agents pathogènes, le mucus constitue l’une des premières lignes de défense innée de l’organisme.
  • Le mucus intestinal constitue une barrière étanche efficace contre les bactéries pathogènes, ainsi qu’une niche de colonisation pour les bactéries bénéfiques de notre microbiote intestinal.

Caractéristiques des mucus de l’organisme

Les mucus qui recouvrent nos muqueuses sont une substance gélatineuse sécrétée par des cellules spécialisées, appelées cellules en gobelets (ou cellules caliciformes). De façon générale, le mucus est constitué de deux couches :

  • une couche interne (mucus dit insoluble) adhérant aux cellules épithéliales : d’une épaisseur comprise entre 50 et 60 µm, il assure la protection de l’épithélium ;
  • une couche externe (mucus hydrosoluble dit « flottant ») : au minimum 4 fois plus épais que le mucus insoluble, ce mucus est constamment renouvelé dans le but d’assurer des fonctions de lubrification et de protection.
Les mucines composant le mucus s’assemblent en un réseau qui forme une couche interne dense, fermement attachée aux cellules, empêchant les bactéries de pénétrer. Plus éloignée de l’épithélium, la couche externe est plus lâche et permissive.

Pour assurer ses fonctions, le mucus est en grande partie constitué d’eau (entre 90 et 99%) et de glycoprotéines (environ 5%) appelées « mucines ». Véritable pilier architectural, ces dernières s’assemblent en polymères, créant ainsi une structure semblable à celle d’un filet. Le mucus renferme également (pour moins de 1%) un ensemble de molécules de défense telles que l’IgA (antigène) et la lactoferrine. Enfin, le mucus contient des débris cellulaires (issus du renouvellement des épithéliums) ainsi que des agents pathogènes piégés dans ce réseau. Ces débris contribuent à l’hétérogénéité des mucus.

Riche en IgA, lysozyme, peptides antimicrobiens, les mucus contribuent à la protection antimicrobienne non spécifique des muqueuses et constituent donc une barrière chimique et immunitaire appartenant à l’immunité innée.

À NOTER

L’épaisseur du mucus varie considérablement en fonction de l’organe qu’il protège. Les plus épais se trouvent dans le système digestif avec une grande variation en fonction de l’activité digestive.

Le mucus intestinal, un exemple parfait de défense contre les agents extérieurs

La sphère digestive est l’une des principales voies d’entrée pour les microorganismes. Afin de lutter contre les agressions journalières des éléments extérieurs présents dans les aliments, la surface intestinale est recouverte d’un mucus intestinal adapté à la défense intestinale.

Tapissant l’épithélium intestinal du côté de la lumière intestinale, l’épaisseur de ce mucus varie tout au long du tractus gastro-intestinal pour être la plus importante au niveau du côlon.

Véritable barrière physique entre les tissus et la lumière intestinale, le mucus intestinal est sujet à l’érosion, notamment à cause des frottements des matières en cours de digestion et à l’action d’enzymes intestinales. Cette érosion est compensée par une sécrétion quotidienne de mucus afin de garantir l’intégrité de cette première ligne de défense.

Le mucus intestinal, un site d’adhésion pour les bactéries du microbiote intestinal

La couche interne du mucus, située à proximité des cellules épithéliales, est exempte de toute bactérie (en conditions non pathologiques). La couche externe renferme quant à elle des bactéries formant le microbiote intestinal : le mucus leur fournit une niche de colonisation tout en évitant leur accès au tissu sous-jacent. La présence de ces bactéries commensales permet de saturer les sites de fixation empêchant ainsi les bactéries pathogènes de s’y fixer ce qui facilite l’élimination de ces dernières.

Pour coloniser de façon efficace le côlon, les bactéries commensales pénètrent au sein du mucus afin de s’y accrocher via les mucines. Les longs motifs sucrés composant les mucines, appelés glycanes servent en effet de sites d’adhésion pour les bactéries, facilitant ainsi leur colonisation.

Le mucus intestinal, une source de nutriments pour les bactéries

Les sucres attachés au squelette peptidique des mucines constituent également une source importante de nutriment pour le microbiote intestinal. Toutefois, toutes les bactéries ne peuvent pas consommer ce type de sucre. Certaines bactéries possèdent cependant une activité enzymatique leur permettant de dégrader les glycanes des mucines, libérant ainsi des sucres moins complexes qui peuvent être consommés par les bactéries elles-mêmes, ainsi que par les bactéries avoisinantes dépourvues d’activité mucolytique.

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