Les cytokines sont des protéines solubles qui jouent un rôle central dans les défenses immunitaires de l’organisme en réponse à un signal de danger. Elles permettent en effet aux cellules immunitaires de communiquer entre elles à distance et d’agir sur d’autres cellules afin d’en réguler l’activité et la fonction.
Caractéristiques et mode d’action
Les cytokines peuvent être produites par différents types de cellule. Elles ne sont toutefois synthétisées par l’organisme qu’en réponse à un signal activateur. Les cellules immunitaires au repos ne produisent pas de cytokines : une activation, en général par un agent pathogène, est nécessaire pour leur production.
C’est la synthèse des cytokines sur les lieux de la réaction inflammatoire qui active le système immunitaire afin de recruter les acteurs immunitaires nécessaires à la riposte.
Pour cela, les cytokines libérées se fixent sur des récepteurs cellulaires hautement spécifiques, entraînant ainsi un enchaînement de signaux d’activation pouvant mener à la prolifération, à la différenciation ou à la mort cellulaire. La plupart des cytokines agissent selon un phénomène de cascade de signalisation : elles peuvent induire la production d’une autre cytokine agissant sur un récepteur cellulaire différent et menant donc à une action différente. Leur effet est parfois redondant.
Les cytokines sont classées selon les similitudes au niveau de leur structure. « Cytokines » est ainsi un terme générique regroupant notamment le TNF-α, les chimiokines, les interleukines et les interférons.
À NOTER
Le terme « cytokine » provient du grec cyto signifiant « cellule » et kinos, signifiant « mouvement ».
La production de cytokines, un équilibre essentiel
Lors d’une réponse immunitaire, les cytokines sont généralement produites localement au niveau de la réaction inflammatoire par quelques cellules immunitaires. Ce phénomène contrôlé limite ainsi la réaction immunitaire dans le temps et dans l’espace, l’efficacité de la réponse immunitaire étant ainsi optimisée et les effets délétères sur l’organisme limité.
Compte tenu des effets ravageurs que pourrait entraîner une production excessive de cytokines, leur synthèse (activant l’inflammation) est en permanence équilibrée par divers systèmes de contrôle.
Malheureusement, cet équilibre échappe parfois au rétrocontrôle de l’organisme ce qui peut mener à un choc cytokinique (également appelé orage cytokinique). Ce phénomène correspond à un emballement du système immunitaire à la suite de la surproduction de cytokines. Il s’agit d’une réaction hyper-inflammatoire disproportionnée : la réaction s’emballe au point de détruire les tissus et les organes tels que le cœur, les reins et les poumons.
