Le lait maternel, inspiration pour des nutraceutiques innovants.
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Le lait maternel, une source d’inspiration pour la conception de nutraceutiques innovants pour petits et grands !

C’est un fait bien connu, le lait maternel est un trésor nutritionnel pour les nouveau-nés. Au-delà de sa richesse en nutriments, cet aliment est une source importante de composés bioactifs, peu représentés dans l’alimentation courante des adultes, mais dont les bienfaits pour les bébés sont bien démontrés (renforcement des défenses immunitaires, développement du cerveau et de la vision…). S’il n’est plus question à l’âge adulte de téter encore sa mère, il est aujourd’hui possible pour les plus grands de continuer à profiter pleinement des bienfaits de cet « or blanc ». Nutrixeal fait ici le point sur les constituants du lait maternel, dont certains sont désormais disponibles en nutraceutique et dont la consommation régulière peut se révéler bénéfique à tout âge.


Sommaire de l’article


Le lait maternel, que contient-il vraiment ?

Le nouveau-né est un petit être particulièrement immature, tant sur le plan immunitaire que sur le plan gastro-intestinal. Une source exogène de protection et d’immunomodulation lui est donc nécessaire : c’est le rôle bienfaiteur du lait maternel.

Le lait maternel – spécifique à chaque espèce et adapté au nouveau-né – est composé de milliers de constituants. Eau, nutriments et facteurs bioactifs font l’unicité de cet « or blanc ». Au-delà de ses éléments nutritionnels, le lait maternel renfermerait une arme secrète pour booster l’immaturité intestinale de nos tout-petits via une colonisation bactérienne favorable et spécifique qui débuterait avant même la naissance. À cet effet, le lait maternel serait le plus riche vivier naturel en composés pré- et pro-biotiques.

Ces dernières années, des études de grande ampleur ont été menées sur le lait maternel. Cela a permis d’enrichir la liste non exhaustive des bienfaits santé de ce liquide biologique, ainsi que celle des principaux facteurs à l’origine de ses propriétés exceptionnelles.

Par ailleurs, la structure particulière du lait favoriserait la haute digestibilité de cet aliment. Le lait est une suspension colloïdale – mélange d’un liquide et d’une suspension de particules solides – renfermant des composants organiques (graisseux et protéiques) dans une phase aqueuse. Tous les nutriments et composants bioactifs du lait maternel sont répartis de façon homogène dans ces compartiments. Le caractère hydrophile / hydrophobe des composés conditionne fortement leur répartition au sein du lait maternel.

lait_suspension_colloidale_Nutrixeal-Info

Parfaitement adapté aux besoins nutritionnels du nourrisson jusqu’à ses six mois, le lait maternel est composé à 88% d’eau afin d’assurer l’hydratation du bébé. Les 12% restants sont constitués de nutriments (macronutriments – lipides, glucides et protéines – et micronutriments – vitamines et minéraux) ainsi que de composés bioactifs non nutritionnels qui assurent la mise en route et le maintien de divers mécanismes de protection (anti-infectieux, anti-inflammatoires et antioxydants) et d’immunomodulation. Tous ces éléments participent et conditionnent le développement physique et cérébral du nouveau-né. Énergétiquement parlant, le lait maternel mature (67 kcal / 100 mL) apporte ainsi toute l’énergie nécessaire au développement optimal du nouveau-né.

Quels sont donc les composants du lait qui lui procurent ses mille vertus ? Faisons ainsi un tour d’horizon des constituants du lait maternel, utiles aux petits comme aux grands !

principaux composants du lait maternel Nutrixeal Info
Principaux composants du lait maternel.

Les macronutriments : sources d’énergie

01

Les lipides

Les lipides (35 g/L de lait maternel) sont la première source d’énergie du lait maternel : ils fournissent jusqu’à 55% des apports caloriques de l’enfant. Cette fraction du lait maternel est quantitativement la plus variable : la teneur en lipides et en énergie augmente notamment avec la durée de la lactation[1]. Elle varie également selon les apports nutritionnels de la mère, ce qui explique l’importance d’un régime alimentaire équilibré au cours de la grossesse et de l’allaitement, régime pouvant éventuellement être complété par des suppléments nutritionnels.

La majorité des lipides du lait (> 98%) sont sous forme de triglycérides (molécule de glycérol liée à trois acides gras). Les pourcentages restants sont constitués de 0,8% de phospholipides (molécule de glycérol liée à deux acides gras et à un groupement phosphate) et de 0,5% de cholestérol. Ces lipides sont organisés en globules gras microscopiques, ce qui facilite leur digestion dans le tractus gastro-intestinal immature du nouveau-né. La bonne digestibilité des graisses du lait maternel est due à la présence d’une lipase non spécifique qui s’active en présence des sels biliaires du duodénum (première partie de l’intestin grêle). En synergie avec les lipases linguales et gastriques, cette lipase présente dans le lait maternel compense l’immaturité de la lipase pancréatique du nouveau-né.

LIPIDES3,5 g/L
Triglycérides> 98%
Phospholipides0,8%
Cholestérol0,5%
Acide linoléique (mg)350 mg (1%)
Acide α-linolénique (mg)37 mg (1%)
DHA (%)0,2 à 1,2%
AA (%)0,5%

Le cholestérol (200 – 300 mg/L de lait maternel) joue un rôle important dans le développement cérébral, mais également dans la cohésion des membranes cellulaires. Il sert aussi de précurseur pour différentes hormones.

Les triglycérides du lait maternel sont la principale source d’acides gras (AG) pour le nouveau-né. Ils représentent une source importante d’énergie, mais ils jouent également un rôle majeur dans la constitution des membranes et le développement des tissus cérébraux et rétiniens du futur nourrisson. Le lait maternel est riche en acides gras polyinsaturés à longue chaîne (AGPI-LC) de type omega-3 comme l’acide docosahexaénoïque (DHA) et omega-6 comme l’acide arachidonique (AA). Les AGPI-LC sont des constituants majeurs des membranes des cellules neuronales. Ils sont essentiels au bon développement de l’enfant à naître : l’AA est essentiel pour la croissance tandis que le DHA l’est pour le développement du système nerveux central et de la rétine durant la période pré- et post-natale. La disponibilité de ces lipides dans les tissus nerveux du nouveau-né dépend de la quantité d’AGPI-LC disponible dans le lait maternel, elle-même tributaire des apports nutritionnels de la mère au cours de l’allaitement, mais également au cours de la grossesse. Il est donc primordial que l’alimentation de la mère soit équilibrée et riche en omega-3. Malheureusement, les poissons gras (saumon, hareng…) riches en DHA sont souvent contaminés par des métaux lourds, des dioxines et d’autres polluants. Un apport en omega-3 sous formes nutraceutiques est donc recommandé pendant la grossesse et durant toute la période de l’allaitement. Elles garantissent des apports nutritionnels en DHA pur et dépourvu de toxines.

Les propriétés bienfaitrices du DHA ne se cantonnent pas simplement aux nouveau-nés puisqu’il serait également un allié santé de taille pour le cerveau des adultes. De nombreuses études scientifiques ont effectivement mis en évidence l’effet bénéfique du DHA sur les cellules neuronales dans la prévention du vieillissement cérébral et des maladies neurodégénératives[2].

Pour aller plus loin

Consultez notre article sur l’intérêt du DHA par rapport à l’ALA.

Nutrixeal propose toute une gamme de compléments nutritionnels à base d’omega-3 EPA / DHA :

La gamme de produits Omegartic® Elixir DHA est idéale pour les enfants âgés de plus de six mois (ayant une alimentation diversifiée) ainsi que pour toute personne ayant des difficultés à avaler des gélules.

Allégations santé approuvées par l’EFSA : (1) Le DHA contribue à une fonction cardiaque normale, au fonctionnement normal du cerveau et au maintien d’une vision normale (à partir de 250 mg / jour) ; (2) la consommation en DHA par la mère contribue au développement normal des yeux et du cerveau du fœtus et de l’enfant allaité. L’effet bénéfique est obtenu par la consommation journalière de 200 mg de DHA, en plus de la consommation journalière d’acide gras omega-3 recommandée pour les adultes ; (3) la consommation de DHA contribue au développement normal de la vue des nourrissons jusqu’à 12 mois (à partir de 100 mg / jour de DHA).

02

Les glucides

Le lait maternel mature renferme environ 75 g/L de glucides, majoritairement sous la forme de lactose (63 g/L) et d’oligosaccharides (12 g/L).

Le lactose est, après l’eau, le constituant principal en poids du lait maternel et la deuxième source d’énergie. Il fournit 40% des calories du lait. Commun au lait de tous les mammifères, c’est un nutriment spécifique de la première année de vie. La lactase – enzyme de digestion du lactose – n’est effectivement présente que chez les jeunes mammifères ce qui explique l’incidence des intolérances au lactose chez l’adulte. C’est également le composant naturel du lait qui présente les plus faibles variations individuelles : de 20 à 30 g/L dans le colostrum jusqu’au 63 g/L dans le lait mature. 

Le lactose est un glucide structuralement simple puisqu’il s’agit d’un disaccharide composé d’une molécule de glucose et d’une molécule de galactose. Une fois décomposé par la lactase, le lactose est un réservoir essentiel en glucose pour le nouveau-né. Le glucose libéré est transmis dans la circulation sanguine et utilisé comme substrat pour produire de l’énergie. Le galactose est quant à lui absorbé via le foie et converti en glucose-1-phosphate, qui se transforme en glucose pour enrichir les réserves de glycogène (glucide complexe polymère de glucose) du foie. Tous deux peuvent également être utilisés comme sources énergétiques pour le cerveau, le galactose étant particulièrement important pour la production de galactolipides (cérébrosides, lipides participant à la structure du tissu nerveux) essentiels au développement du système nerveux central du nouveau-né.

Le lait maternel renferme également un nombre extraordinaire de glucides complexes spécifiques du lait maternel, que l’on appelle les oligosaccharides du lait maternel (Human Milk Oligasaccharides (HMO) en anglais). Après le lactose et les triglycérides, ils sont le troisième composant principal du lait maternel. Aucunement considérés comme source énergétique car non absorbés par l’organisme, ils ont une fonction immunologique importante conférée par leur action prébiotique et stimulatrice de la croissance des bactéries intestinales. Ils jouent ainsi un rôle essentiel dans la mise en place du microbiote intestinal constitué majoritairement des bifidobactéries telles que Bifidobacterium longum et Bifidobacterium bifidum.

Précieux alliés pour les nouveau-nés, les HMO favorisent le développement d’une flore intestinale optimale et participent à la prévention de certaines infections. Ayant compris depuis bien longtemps leurs extraordinaires propriétés, les scientifiques se sont attachés à identifier les oligosaccharides majoritaires du lait maternel et à comprendre tous les mécanismes physiologiques qui leur confèrent leurs actions santé.

ZOOM sur les HMO [3]

Les HMO sont des oligomères formés de plusieurs sucres de type glucose, galactose, N-acétylglucosamine, fucose et acide sialique. De nature linéaire ou ramifiée, ils sont plus d’une centaine au sein du lait maternel. Le 2’-fucosyllactose – trisaccharide fucosylé formé des unités L-fucose, D-galactose et D-glucose – est l’oligosaccharide le plus représenté dans le lait maternel (environ 25% des HMO), viennent ensuite le lacto-N-fucopentaose (17%) et le lacto-N-neotetraose (14%).

oligosaccharides du lait maternel Nutrixeal Info
Oligosaccharides du lait maternel.

Identifiés à l’origine comme « facteur bifidus » du lait maternel, les HMO ont surtout été reconnus pour leurs effets « bifidogènes ». Cependant, depuis le début des années 1990, des preuves de plus en plus nombreuses suggèrent que les HMO sont plus que de simples substrats favorisant la croissance bactérienne dans l’intestin des nouveau-nés.

effet santé supposés des HMO Nutrixeal Info

(1) Les HMO sont des prébiotiques qui servent de substrats métaboliques pour les bactéries bénéfiques en leur conférant un avantage de croissance par rapport aux bactéries pathogènes.

Les HMO arrivent intacts dans les intestins et servent de repas aux « bonnes bactéries » de la flore intestinale, favorisant ainsi leur multiplication. Du fait d’un apport limité en nutriments, la prédominance des bifidobactéries, comme Bifidobacterium bifidum,  permettrait ainsi de contenir les bactéries potentiellement dangereuses via un avantage concurrentiel. Les HMO jouent aussi un rôle important dans la trophicité du microbiote intestinal via la synthèse d’acides gras à chaîne courte par les « bonnes bactéries », créant ainsi un environnement favorable à la croissance des bactéries commensales par rapport aux agents pathogènes potentiels.

(2) Les HMO sont des antimicrobiens antiadhésifs qui servent de leurres solubles pour les récepteurs de glycane, empêchant ainsi la fixation des agents pathogènes.

Les agents pathogènes arrivent parfois à se lier à la barrière intestinale ce qui favorise leur diffusion dans l’organisme. Leur adhésion est souvent initiée par des interactions de type lectine-glycane : les lectines présentes sur les bactéries se lient aux sucres complexes, de type glycanes, arborés par les membranes cellulaires. Les HMO réduisent directement les infections microbiennes en servant d’antimicrobiens antiadhésifs : en ressemblant à des glycanes, ils servent de récepteurs solubles (leurres) afin d’empêcher la fixation de l’agent pathogène et ainsi réduire les risques d’infection. Les effets antimicrobiens des HMO ne se limitent pas aux bactéries et aux virus[4],[5] : ils peuvent également s’appliquer à certains parasites protozoaires (Entamoeba histolytica). Ils ne se cantonnent pas non plus à réduire l’incidence des infections intestinales : ils joueraient aussi un rôle essentiel dans la réduction des infections des voies respiratoires et des voies urinaires.

(3) Les HMO affectent directement les cellules épithéliales intestinales et modulent leur expression génétique, ce qui entraîne des modifications des glycanes de surface des cellules.

Les HMO interagissent directement avec les cellules intestinales dans le but d’affecter l’expression des gènes et reprogrammer le cycle cellulaire afin d’induire une glycosylation différente de la surface cellulaire. En d’autres termes, les HMO reformatent le disque dur de la cellule afin qu’elle exprime à sa surface des glycanes non reconnaissables par les agents pathogènes.

(4) Les HMO modulent la production de cytokines par les lymphocytes, ce qui peut conduire à une réponse Th1 / Th2 plus équilibrée.

Les HMO ont également un rôle de modulateurs immunitaires. Ils influencent positivement la maturation des lymphocytes et favorisent ainsi un changement dans la réponse des lymphocytes T vers une production de cytokines Th1 / Th2.

(5) Les HMO auraient également un impact favorable sur les facultés cognitives des nouveau-nés ainsi que des bienfaits santé pour la mère allaitante.

Au-delà de leurs propriétés antimicrobiennes, les HMO seraient des nutriments potentiellement essentiels pour le développement du cerveau et de la cognition. De plus, de par leurs effets prébiotiques, antimicrobiens antiadhésifs et modulateurs immunitaires, les HMO influenceraient les communautés bactériennes du lait dans la glande mammaire réduisant ainsi l’incidence des mastites infectieuses (pathologies liées à la pénétration de bactéries pathogènes dans le mamelon par des fissures ou crevasses dues à l’allaitement).

À l’heure actuelle, il n’existe aucune ressource naturelle – à l’exception du lait maternel – donnant accès à de grandes quantités de HMO. Comme alternative et pour tenter d’imiter les multiples avantages des HMO, des produits non-HMO sont actuellement ajoutés aux préparations pour nouveau-nés (laits infantiles), notamment des galactooligosaccharides (GOS) et des fructooligosaccharides (FOS). Des progrès technologiques récents ont cependant permis de proposer des formes nutraceutiques du HMO majoritaire, le 2’-fucosyllactose. Produit par biofermentation, il est le premier HMO à être autorisé au sein des compléments alimentaires en tant que fibre prébiotique.

Nutrixeal propose ainsi deux formules nutraceutiques de ce HMO, une version enfant et une version adulte, afin de profiter de ses bienfaits quel que soit son âge :

Note : Conformément à la réglementation européenne sur les allégations santé, Nutrixeal ne prétend pas que les formules PrebioLife® confèrent les bénéfices cités ci-dessus pour les HMO, aucune allégation santé portant sur les HMO n’ayant pour l’instant été évaluée par les autorités compétentes .

03

Les protéines

La teneur en protéines du lait maternel est relativement faible (8 à 12 g/L), elles apportent cependant environ 8% de l’énergie fournie au bébé. Plus de 400 types de protéines ont été identifiés dans le lait maternel. Beaucoup d’entre elles sont actives et jouent un rôle protecteur chez le nouveau-né. Bien que le taux de protéines puisse largement varier d’une femme à l’autre, il est supérieur dans le colostrum (30 à 70 g/L), puis chute à un niveau stable dans le lait mature (8 à 12 g/L). Le faible taux protéique du lait maternel témoigne cependant d’un excellent pouvoir d’absorption des protéines lactées. Spécifiques du lait maternel, ces protéines se répartissent principalement en deux classes :

  • les protéines liposolubles (insolubles dans l’eau) de type caséines qui forment des micelles de petit diamètre (40%) ;
  • les protéines hydrosolubles présentes dans le lactosérum (60%).

Toutes ces protéines ont un rôle nutritionnel mais la plupart sont des facteurs protecteurs, des facteurs de transport des vitamines, des hormones ou même des enzymes.

Les caséines ont des propriétés antiseptiques et anti-infectieuses cruciales. Elles sont principalement représentées par :

  • la caséine β dont l’hydrolyse conduit à des peptides bioactifs (caséomorphines) aux propriétés opioïdes ;
  • la caséine κ hautement glycosylée dont la fraction C-terminale a des effets bifidogènes – effet stimulant sélectif qui augmente la biomasse en bifidobactéries du tractus gastro-intestinal réduisant ainsi de manière significative la croissance des microorganismes pathogènes intestinaux chez les nouveau-nés allaités.

Le saviez-vous ?

Le mot caséine est issu du latin caseus, qui signifie « fromage ». En effet, la réussite d’un bon fromage est conditionnée par la précipitation des caséines du lait suite à l’ajout d’un acide (jus de citron) ou de présure (enzymes activées de type chymosine et pepsine).

Les protéines solubles confèrent au lait maternel de nombreuses propriétés biologiques. La principale est la lactalbumine dont la digestion produit des peptides à fonction antibactérienne contre les bactéries gram positif et gram négatif.

Le lait maternel est également un vivier exceptionnel en une protéine au mille vertus que l’on appelle la lactoferrine. Elle aurait dans le lait maternel des propriétés bactéricides, antivirales, et anti-inflammatoires. Sa fonction anti-infectieuse serait attribuée à sa grande affinité pour le fer, privant ainsi les microorganismes du fer nécessaire à leur développement. La lactoferrine serait également liée à l’amélioration de la croissance intestinale néonatale, la synthèse des protéines hépatiques, la cicatrisation intestinale et la stimulation de la croissance des bactéries microbiotiques présentes dans le microbiote intestinal du nouveau-né. Elle jouerait ainsi un rôle crucial dans la réduction des infections intestinales infantiles et des allergies dues aux protéines : par sa puissante activité modulatrice de la réponse inflammatoire, la lactoferrine diminue l’environnement pro-inflammatoire impliqué dans les allergies cutanées et respiratoires[6].

Nutrixeal propose de la lactoferrine pure, en gélules hautement dosées (400 mg par gélule) :

Note : Conformément à la réglementation européenne sur les allégations santé, Nutrixeal ne prétend pas que le produit Lactoferrine 400 confère les bénéfices cités ci-dessus pour lactoferrine, aucune allégation santé portant sur cette protéine n’ayant pour l’instant été évaluée par les autorités compétentes .

Considéré comme une sorte de vaccin naturel pour nos enfants (ne remplaçant toutefois pas les vaccins préconisés par les autorités de santé), le lait maternel est également une ressource inégalable en « petits soldats » du système immunitaire que l’on appelle les immunoglobulines (Ig). Ces glycoprotéines – anticorps naturels produits au niveau des muqueuses (intestinale, buccale…) – détectent et neutralisent les agents pathogènes de manière spécifique. Capables de traverser la barrière placentaire, elles favorisent une primo-vaccination du nouveau-né par le biais d’une « immunité passive » apportée par le système immunitaire de la mère. Le lait maternel est particulièrement riche en immunoglobulines de type A, appelées IgA sécrétoires. Très immatures chez le nouveau-né à sa naissance, un apport exogène par le lait maternel est ainsi particulièrement appréciable pour assurer la période immunitaire transitoire du nouveau-né, jusqu’au moment où il fabriquera ses propres IgA.

D’autres composés bioactifs de type protéique sont présents dans le lait maternel. On dénombre notamment les facteurs de croissance – substance qui régule la fabrication ou la croissance de certaines cellules – de type Insuline Growth Factor (IGF), facteur de croissance leucocytaire (G-CSF) ou encore Epidermal Growth Factor (EGF) qui stimule la formation des muqueuses gastriques et intestinales.

Enfin, le lait maternel est également riche en protéines enzymatiques de type lipases qui favorisent la digestion des graisses chez le nouveau-né, mais également en protéines globulaires comme le lysozyme qui est un puissant agent bioactif :

  • il hydrolyse la paroi bactérienne et se lie aux lipopolysaccharides bactériens, réduisant ainsi leur effet endotoxique ;
  • il favorise la production d’IgA et active les macrophages (cellules du système immunitaire).

Les micronutriments : acteurs de l’équilibre physiologique du nouveau-né

Le lait maternel apporte au nouveau-né des micronutriments – vitamines (liposolubles et hydrosolubles), sels minéraux et oligoéléments – qui dépendent en grande partie de l’alimentation de la mère allaitante et sont indispensables au maintien d’un équilibre physiologique optimal.

Même si la teneur en minéraux (sels minéraux et oligoéléments) du lait maternel est relativement faible, elle est parfaitement adaptée aux besoins physiologiques du nouveau-né et surtout à l’immaturité de ses reins. Les minéraux du lait maternel sont caractérisés, pour la plupart, par une haute biodisponibilité (coefficients d’absorption très élevés) ce qui compense largement leur faible concentration.

Teneurs lactees en vitamines et minéraux du lait maternel Nutrixeal Info
Teneurs lactées en vitamines et minéraux du lait maternel (valeurs moyennes).

Si le fer contenu dans le lait maternel a une excellente biodisponibilité en raison des ligands auxquels il est lié, les quantités absorbées sont plus faibles que les besoins nécessaires à la croissance du nouveau-né. Dès lors, ils sont dépendants de leurs réserves jusqu’à ce que le régime alimentaire s’enrichisse en fer. Cependant, les études nutritionnelles sur ce sujet sont rassurantes et ont prouvé qu’un nouveau-né, né à terme et allaité pendant les six premiers mois de sa vie, n’a pas besoin d’une supplémentation en fer. Après ses six mois, la poursuite de l’allaitement combiné à la diversification alimentaire permet de couvrir les besoins en fer de l’enfant.

Le lait maternel contient diverses vitamines qui représentent un apport essentiel pour le nouveau-né. Les taux lactés en vitamines dépendent du statut vitaminique maternel et de ses apports alimentaires, mais semblent influencés à des degrés variables selon la vitamine considérée. L’influence des apports maternels est généralement très nette pour les vitamines hydrosolubles. Les déficits chez le nouveau-né sont vraiment exceptionnels : les taux se maintiennent souvent aux dépens de l’organisme maternel.

Il est cependant important de mettre l’accent sur deux vitamines essentielles au bon développement du nouveau-né et dont un déficit pourrait entraîner de lourdes conséquences :

(1)Chez les nouveau-nés allaités peu exposés au soleil, les apports en vitamine D dépendent exclusivement de ceux de leur mère. Or les carences en vitamine D sont fréquentes en France, surtout en hiver. C’est pourquoi une supplémentation en vitamine D est généralement prescrite par les pédiatres au moins jusqu’à la marche (période à laquelle les enfants commencent à être un peu plus exposés au soleil).

(2)La teneur lactée en vitamine K est assez faible (2-3 µg/L). À cela s’ajoute par ailleurs un transfert placentaire faible, une faible production (du fait de l’immaturité hépatique du nouveau-né) et l’absence d’une flore intestinale produisant de la vitamine K. Ainsi, le risque de déficit néonatal existe et la maladie hémorragique du nouveau-né doit être prévenue par des suppléments. Cette supplémentation est proposée dès la naissance. Selon si le nouveau-né est prématuré ou non, le protocole diffère. Pour un enfant né à terme :

  • 2 mg de vitamine K dès la naissance ;
  • 2 mg supplémentaires entre 72 et 96 heures de vie ;
  • 2 mg à un mois de vie du nouveau-né.

Pour les mères végétariennes, il existe un possible déficit en vitamine B12. Une supplémentation vitaminique est donc conseillée pour les femmes adoptant ce type de régime alimentaire.

À RETENIR

Les micronutriments du lait maternel ont été classés en deux groupes selon leur lien avec le statut nutritionnel de la mère :

(1) Le groupe I inclut la thiamine (vitamine B1), la riboflavine (vitamine B2), les vitamines B6, B12 et A, l’iode et le sélénium. La concentration de ces micronutriments dans le lait maternel est affectée par le statut nutritionnel de la mère.

(2) Le groupe II inclut l’acide folique (vitamine B9), la vitamine C, la vitamine D, le calcium, le fer, le cuivre et le zinc. La concentration de ces micronutriments dans le lait maternel est peu ou pas affectée par le statut nutritionnel de la mère.

Quel que soit notre âge, les minéraux et les vitamines sont des micronutriments qui conditionnent fortement notre capital santé. Si une alimentation équilibrée est parfois suffisante, des supplémentations via des formes vitaminiques et minérales nutraceutiques sont souvent nécessaires et bénéfiques au maintien d’un bon équilibre physiologique.

Nutrixeal propose une large gamme de compléments à base de vitamines et minéraux.

Bon à savoir

Quelle différence existe-il entre les oligoéléments et les sels minéraux ?

Les minéraux sont souvent dissociés en sels minéraux et oligoéléments. À proprement parler, il n’y a pas vraiment de réelles différences, si ce n’est leur teneur dans l’organisme.

  • Les minéraux sont appelés sels minéraux (ou macroéléments) lorsqu’ils se rencontrent en grande quantité dans l’organisme.
  • Les minéraux sont appelés oligoéléments (ou éléments en traces) lorsqu’ils n’y sont contenus qu’en très petites quantités.

Quelle est la différence entre une vitamine liposoluble et hydrosoluble ?

À l’exception des vitamines B1, B2, B3, D et K2, notre organisme n’est pas capable de synthétiser les vitamines, qui sont certes sans valeur énergétique, mais vitales. Elles sont nécessaires pour maintenir un bon équilibre des fonctions biologiques et prévenir certaines maladies. Une alimentation riche et équilibrée est donc une condition nécessaire et suffisante à un bon apport. Cependant, pour palier leur carence, des compléments alimentaires peuvent être préconisés.

Deux groupes de vitamines ont été établis selon leurs propriétés de solubilité :

  • Les vitamines hydrosolubles, solubles en milieu aqueux. Elles ne sont pas stockées dans l’organisme, qui les élimine via les voies urinaires dans le cas d’un apport trop important. Elles comprennent la vitamine C et les vitamines du groupe B (B1 à B12).
  • Les vitamines liposolubles, solubles en milieu lipidique (dans les corps gras). Elles sont quant à elles stockées dans l’organisme. Cette classe comprend les vitamines A, D, E et K.

Qu’elles soient hydrosolubles ou liposolubles, les vitamines se distinguent par leurs propriétés biologiques.

Des centaines de bactéries bienfaitrices dans le lait maternel : mythe ou réalité ?

Longtemps considéré comme stérile, le lait maternel est désormais connu pour abriter un ensemble complexe de plus de 700 bactéries (2000 à 3000 bactéries par mL de lait) qui participeraient à la mise en place du microbiote intestinal du nouveau-né. En cas de colonisation inefficace ou perturbée, les enfants présenteraient plus de risques de développer des allergies, de l’asthme et des problèmes d’obésité par la suite. Un enrichissement microbien serait donc la clé pour une santé optimale de nos tout-petits !

Le tube digestif du nouveau-né est complètement stérile à sa naissance. Dès son premier cri, il est envahi par une armée bactérienne : des bactéries commensales et d’autres potentiellement pathogènes. La discrimination entre agents pathogènes et non pathogènes impliquera une immunomodulation qui se développera en période périnatale. De plus, la première tétée du lait maternel serait l’une des premières ressources de cet enrichissement microbien. Mais comment des bactéries se retrouvent-elles dans le lait maternel ?

Des études sur les colonies bactériennes issues de la microflore intestinale des enfants allaités ont révélé que ces microorganismes pouvaient être de diverses origines : les souches bactériennes seraient à la fois issues de l’organisme maternel mais également de celui du nouveau-né. Des translocations bactériennes – de la mère au lait, du nouveau-né au lait mais également de l’environnement extérieur au lait – seraient ainsi la clé pour une colonisation microbienne efficace du lait maternel[7].

Passage des bactéries du lait au nouveau-né : explications de ces mécanismes physiologiques fascinants

Pendant de nombreuses années, les chercheurs ont pensé que les bactéries du lait maternel étaient des contaminants d’origine exogène (extérieurs à l’organisme). Deux types d’étude sont venus réfuter ces affirmations :

  • la première a montré que la charge bactérienne diminuait progressivement au cours des 15 premiers mL de lait exprimés par la mère, ce qui prouve que le lait le plus proche de l’environnement extérieur est plus riche en bactéries[8] ;
  • la seconde a, par la suite, montré que des bactéries issues de la prise orale de microbiotiques par la mère allaitante sont exprimées dans le lait maternel. Ces données indiquent que ces microorganismes non pathogènes peuvent atteindre la glande mammaire via une voie interne[9].

Ces deux études ont ainsi suggéré l’existence de translocations bactériennes ayant diverses origines possibles : un transfert des bactéries externes via un « transfert rétrograde » et une translocation des bactéries internes de la mère via une « voie oro / entéro-mammaire ».

Cycle entero-mammaire Nutrixeal Info
Origines de l’enrichissement microbien du lait maternel :
« voie oro / entéro-mammaire » et « transfert rétrograde ».

La « voie oro / entéro-mammaire » des bactéries endogènes

La voie entéro-mammaire implique une translocation bactérienne à médiation cellulaire immunitaire du tractus gastro-intestinal de la mère allaitante vers la glande mammaire. En effet, des cellules dendritiques (cellules du système immunitaire) traverseraient la barrière intestinale (formée par les entérocytes) pour aller piéger les bactéries non pathogènes de la lumière intestinale de la mère. Une fois les bactéries au sein des cellules dendritiques, ces dernières sont endocytées (entrée des cellules immunitaires dans les entérocytes) puis relarguées dans la circulation sanguine. Elles voyageraient ensuite via le sang jusqu’à la glande mammaire où elles transloqueraient vers le lait maternel.

Bien que les recherches se soient concentrées sur les bactéries intestinales maternelles comme origine des bactéries lactées, il est concevable que les translocations bactériennes de la cavité buccale de la mère puissent également contribuer à la présence de bactéries dans la glande mammaire. Les similitudes entre le microbiote oral de la mère et le microbiote du lait maternel soutiennent l’hypothèse d’une translocation oro-mammaire[10]. Il est donc plus juste de parler d’un « cycle oro / entéro-mammaire » pour expliquer l’origine des bactéries endogènes.

Le « transfert rétrograde » des bactéries exogènes

Le « transfert rétrograde » proposé pour la translocation des bactéries externes vers la glande mammaire est un domaine de recherche assez récent. Ces bactéries exogènes proviendraient de la peau de l’aréole mais également de la cavité buccale du nouveau-né. Cependant, il semblerait également qu’elles trouvent leur source dans les méthodes d’expression du lait maternel, à savoir le tire-lait. Le passage de bactéries non pathogènes externes vers le lait maternel s’expliquerait par une inversion du flux du lait de la bouche du nouveau-né vers le sein. Ce phénomène se produit au cours de l’allaitement et sûrement pendant le pompage du lait au cours de l’expression mécanique. Les bactéries de la microflore buccale du nouveau-né ainsi que celles présentes sur le tire-lait pénètrent ainsi dans le lait maternel, via les canaux lactifères, grâce à ce système de flux inversé.

L’enrichissement microbien du lait maternel trouve donc son origine dans divers mécanismes physiologiques : une « voie oro / entéro-mammaire » pour les bactéries endogènes de la mère (flore microbienne intestinale et buccale de la mère) ainsi qu’un « transfert rétrograde » pour les bactéries exogènes (microflore cutanée de la mère et buccale du nouveau-né, ainsi que des bactéries associées à l’expression mécanique du lait).

Quelles sont les souches bactériennes prédominantes dans le lait maternel ?

De nombreuses études sur la taxonomie microbienne du lait maternel ont identifié les principales souches de microorganismes colonisant le lait. Une prédominance des genres Bifidobacterium (famille des bifidobactéries), Bactéroïdes (Bactéroïdacées), Clostridium (Clostridiacées), Lactobacillus (Lactobacillacées), mais également Streptococcus (Streptococcacées) et bien d’autres, aurait ainsi été observée.

L’ingestion de tous ces microorganismes, via le lait maternel, conditionne ainsi le développement d’un microbiote intestinal favorable chez le nouveau-né. De par leurs effets positifs sur la santé des nouveau-nés, ces microorganismes sont considérés comme de vrais agents probiotiques.

Les bactéries ne sont donc pas de simples organismes vivants aux noms effrayants. Elles sont, la plupart du temps, responsables d’un équilibre physiologique conditionnant le maintien de notre capital santé. La richesse microbienne du lait maternel est vraiment un exemple parfait pour encourager le recours à une supplémentation, des plus grands comme des plus petits, en microbiotiques. De plus, des études ont montré que les enfants allaités par des mères supplémentées en microbiotiques conservaient un microbiote intestinal sain plus longtemps. Du nouveau-né à l’homme, en passant par les femmes allaitantes, les microbiotiques sont donc d’excellents atouts santé.

A cet effet, le laboratoire Nutrixeal propose le produit Probiopur® – nutraceutique symbiotique qui allie à la fois des microbiotiques (7 souches différentes hautement concentrées, de 5 à 30 milliards de bactéries par gélule) et des prébiotiques – et le produit ProbioSkin® – complexe spécifiquement formulé pour la santé de la peau – issu de 4 souches bactériennes différentes. Ces produits bénéficient d’une technologie innovante brevetée de double-microencapsulation des microorganismes. Cette technologie permet à la fois d’optimiser leur survie mais aussi de garantir un lieu de libération adapté à chaque souche de microorganisme. Nutrixeal propose également le produit Lactobacillus gasseri®, hautement dosé (10 milliards d’UFC par gélule) en gélules à dissolution retardée.

Conclusion : résumé des facteurs bioactifs du lait maternel

Le lait maternel, également surnommé « or blanc », contient de nombreux facteurs bioactifs qui lui confèrent de fabuleuses propriétés biologiques. Comme l’illustre le schéma ci-dessous, l’ensemble de ces mécanismes est complexe et n’a certainement pas fini de nous livrer tous ses secrets !
Nous espérons que la lecture de cet article aura su vous démontrer toute la valeur de ce liquide biologique et l’intérêt de continuer à apporter à notre organisme quelques-uns des bienfaits du lait maternel via l’alimentation et les compléments nutritionnels.

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Résumé de l’état actuel des connaissances sur les facteurs bioactifs du lait maternel et leur fonction sur la santé et le développement des nouveau-nés allaités.

Pour aller plus loin : comprendre le phénomène de la lactation

Une véritable usine de fabrication ! Un peu d’anatomie…

Chaque sein contient une glande mammaire – composée d’une vingtaine de compartiments séparés par du tissu graisseux – et du tissu de soutien qui contient des vaisseaux, des fibres et de la graisse. Chacun des compartiments de la glande mammaire est constitué de lobules et canaux. Le rôle des lobules est de produire le lait maternel en période d’allaitement. Les canaux, quant à eux, transportent le lait vers le mamelon. La glande mammaire se développe et fonctionne sous l’influence des hormones sexuelles féminines fabriquées par les ovaires (œstrogènes et progestérone).

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Quelles sont les différentes étapes qui rendent cette usine opérationnelle ?

Différentes phases dans la vie d’une femme seront nécessaires pour rendre le sein totalement fonctionnel, on parle de mammogénèse. De la puberté jusqu’à la grossesse, la lactation est le stade ultime de la maturation des seins.

Dès les premières semaines de vie fœtale, la glande mammaire se développe.

Au cours de la grossesse, la glande mammaire va subir diverses modifications afin de devenir fonctionnelle et permettre la lactation. Augmentation du volume des seins, multiplication de la vascularisation, extension des canaux lactifères… les neufs mois de gestation sont mis à profit pour rendre les seins opérationnels pour un allaitement optimal.

Coin des mamans

Vous avez sûrement remarqué que dès le début de l’allaitement, parfois même pendant la grossesse, l’aréole se pigmente, s’agrandit et devient grenue. En effet, les petites papules présentes sur le sein ­(appelées tubercules de Montgomery pendant la grossesse) deviennent saillantes. Ces tubercules permettent la lubrification du sein et forment une zone odorante qui aide le bébé à trouver le mamelon. Ce phénomène – communément appelé réflexe de fouissement – est un comportement extraordinaire du bébé au moment de la naissance : peau à peau contre sa mère, le nouveau-né sait trouver tout seul le mamelon en se dirigeant grâce à son odorat.

La production de lait maternel trouve son plein épanouissement dans les mois qui suivent l’accouchement. Cette fonction physiologique, appelée lactation, se traduit par la sécrétion et l’excrétion de lait par les glandes mammaires. Cependant, tout un processus de lactogénèse se met en place en amont pour permettre une lactation efficace. La lactogénèse, qui fait suite à la mammogénèse, fait appel à deux étapes essentielles au développement des glandes mammaires : on parle de lactogénèse de stade I et de stade II.

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Lactogénèse de stade I (stade de l’amorce)

  • Elle débute vers le milieu de la grossesse, jusqu’à 2-3 jours après l’accouchement.
  • Entre la 15ème et la 20ème semaine de grossesse, les cellules de la glande mammaire produisent certains constituants du lait maternel (surtout les protéines), ce qui explique la richesse protéique du premier lait formé, appelé colostrum.
  • À ce stade, la sécrétion de lait est inhibée par des hormones : la progestérone et, dans une moindre mesure, les œstrogènes. La progestérone permet le maintien de la fermeture des jonctions serrées (jonctions intercellulaires), ce qui favorise la réabsorption du colostrum dans la circulation sanguine maternelle.

Lactogénèse de stade II (phase de l’activation)

  • Elle est déclenchée, dans les heures suivant l’accouchement grâce à l’expulsion du placenta, par la chute du taux d’hormones placentaires : le taux de progestérone baisse brutalement, n’exerçant plus son contrôle négatif sur la sécrétion du lait.*
  • La réabsorption du colostrum est stoppée suite à la fermeture des jonctions serrées induite par la chute de progestérone : mise à disposition du colostrum pour le nouveau-né.
  • La composition de la sécrétion lactée évolue et son volume augmente.
  • À ce stade, la production de lait ne dépend pas encore directement de la stimulation du sein. Cependant, une mise au sein précoce et des tétées fréquentes dans les 2 premiers jours sont corrélées positivement avec une production plus importante de lait au bout du 5ème jour

* Le personnel médical veille toujours à ce que la totalité du placenta soit expulsé car ne serait-ce qu’un seul résidu peut continuer à libérer de la progestérone ce qui peut empêcher ou retarder la mise en place de la phase de la production lactée.

Une fois les deux phases de la lactogénèse bien enclenchées, la lactation proprement dite peut avoir lieu.

Lactation (galactopoïèse)

  • Ce processus de sécrétion du lait, adapté aux besoins de l’enfant, se maintient aussi longtemps que les tétées sont régulières et efficaces.
  • Il dépend de deux hormones : la prolactine (synthèse du lait) et l’ocytocine (éjection du lait). Au fil des mois, ces hormones ont un rôle moins prédominant et la production de lait dépendra directement de la stimulation du sein.

Coin des mamans

Si plusieurs jours sont nécessaires à la mise en route d’une bonne lactation, pas de panique ! La nature est bien faite et le volume sécrété s’adapte aux besoins du nouveau-né au fil des jours :

volume lactation Nutrixeal Info

Une fois la lactation établie, la quantité de lait produite dépend de facteurs indépendants de la mère tels que le nombre de tétées par jour, leur fréquence et leur efficacité. Soyez rassurées, la quantité de lait produite sur une journée est quasiment équivalente d’une femme à une autre et surtout suffisante pour couvrir les besoins du bébé.

Le lait maternel serait-il un aliment évolutif ?

Il n’existe pas une seule sorte de lait maternel. En effet, ce liquide biologique est considéré comme évolutif. Il existe en effet une variabilité inter-individuelle : le lait maternel varie d’une femme à l’autre. On note également une variabilité temporelle : la durée de la gestation et de la lactation ainsi que la durée des tétées sont autant de facteurs qui influencent de façon positive la composition du lait maternel. Nous n’y reviendrons pas mais selon la nature de l’élément étudié (acides gras, vitamines…), une variabilité liée à l’état nutritionnel de la mère est observée.

Évolution de la composition du lait au fil des jours

Colostrum

Colostrum Nutrixeal Info

Durée d’expression : 3 à 5 jours.

Aspect : couleur jaune-orangée ; épais et collant.

Caractéristiques :

Densité énergétique moindre (45 à 48 kcal/100 mL). 

Moins riche en lipides et en lactose.

Très riche en facteurs bioactifs :

  • cellules immunocompétentes  (10 fois plus) ;
  • oligosaccharides (2,2 à 2,4 g/100 mL contre 1,2 à 1,3 g/100 mL dans le lait mature) ;
  • protéines (2,2 g/100 mL) : augmentation des protéines solubles de type IgA, lactoferrine, facteurs de croissance, cytokines. Les caséines sont quasiment absentes.

Effets laxatifs permettant l’expulsion du méconium (premières selles verdâtres) et de la bilirubine présente dans les intestins (prévention de l’ictère néonatal).

Lait de transition

Lait de transition Nutrixeal Info

Durée d’expression : 15 premiers jours.

Aspect : aspect blanchâtre ; plus liquide.

Caractéristiques :

Étape marquée par la « montée de lait ». La composition évolue petit à petit jusqu’à celle du lait mature : augmentation progressive des teneurs en lipides et lactose et diminution des teneurs en protéines.

Lait mature

Durée d’expression : de 3 à 4 semaines jusqu’au sevrage (arrêt complet de l’allaitement, à ne pas confondre avec le début de la diversification alimentaire).

Aspect : aspect blanc.

Caractéristiques :

Corrélé avec la mise en place de la lactogénèse de stade II.

Évolution progressive vers un lait adapté aux besoins du nouveau-né (croissance, maturation immunitaire et développement cérébral).

Composition détaillée dans l’article.

Coin des mamans

La composition du lait maternel des enfants nés à terme est différente de celle des enfants prématurés[11].

Effectivement, le lait maternel des femmes qui accouchent avant terme est plus riche en protéines, immunoglobulines, lipides et acides gras de type AGPI (qui favorisent la maturation cérébrale) et en micronutriments (vitamines A, D, E, calcium, cuivre et zinc). Il est également plus énergétique. La durée de la sécrétion du colostrum peut également s’allonger plusieurs jours après la naissance d’un nouveau-né prématuré. C’est un phénomène physiologique, appelé phénomène de compensation, qui permet de pallier à l’immaturité de ces êtres fragiles.

Évolution de la composition du lait au cours de la tétée

La composition du lait maternel varie également au fil de la tétée. Effectivement, en début de tétée, le lait a une faible teneur en lipides, mais est riche en lactose, glucides, protéines, vitamines, minéraux et eau. Au fur et à mesure, le lait maternel se charge en graisses et micelles de caséines alors que la teneur lactée en glucides diminue. Si le nouveau-né tète 80% de ce dont il a besoin durant les 10 premières minutes, il est important de lui laisser suffisamment de temps afin qu’il reçoive la bonne quantité de nutriments dont il a besoin. Les lipides apportent notamment le sentiment de satiété d’où l’importance de prolonger la tétée jusqu’à l’arrivé du lait gras de fin de tétée (riche en lipides et de haute valeur énergétique).

Lait maternel vs. lait infantile : quelle différence ?

Depuis de nombreuses années, les industriels travaillent d’arrache-pied pour développer des laits infantiles (préparations pour nourrissons) avec une composition la plus proche possible de celle du lait maternel. Bien que des divergences soient observées d’une marque à une autre, le lait infantile pour bébé est souvent constitué de lait de vache écrémé enrichi en émulsifiants et en stabilisateurs (émulsion entre les huiles et l’eau).

Il contient également :

  • du lactose et / ou d’autres glucides tels que du sirop de maïs, du fructose ou de la maltodextrine ;
  • des huiles végétales (huile de palme, de colza, de coco, de tournesol ou de soja) ;
  • des protéines solubles et des caséines ;
  • des acides gras, généralement dérivés d’huiles de poisson ;
  • des enzymes et des acides aminés ;
  • des minéraux ;
  • des vitamines ;
  • des microbiotiques de type bifidobactéries ;
  • et des prébiotiques de type FOS et GOS.

Même si le recours à un lait infantile est une alternative efficace, rien ne remplacera le lait maternel – booster naturel et inégalable de l’immunité des tout-petits – qui est riche en immunoglobulines, facteurs de croissance, cellules vivantes, microorganismes… tous absents ou presque des préparations pour nourrissons.

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La reprise du travail est souvent l’une des causes majeures du sevrage des nouveau-nés et le recours à l’utilisation de lait infantile. L’expression mécanique du lait via des tire-lait est souvent une alternative choisie par les mères allaitantes pour prolonger, de quelques semaines à quelques mois, l’allaitement maternel. Des règles d’hygiène et notamment de conservation sont cependant à respecter si vous avez choisi de tirer votre lait.

Petit rappel…

Conservation du lait maternel Nutrixeal Info
Conservation du lait maternel exprimé à partir d’un tire-lait.*

* Attention, ces durées ne sont pas cumulables : par exemple, on ne peut pas laisser du lait 10 heures à température ambiante, puis trois jours au réfrigérateur et ensuite le congeler pour six mois.

Quelle est l’évolution du microbiote intestinal du nouveau-né jusqu’à ses trois ans ?

Bactéries vaginales maternelles, respiration, contact physique avec l’entourage, allaitement… sont autant de facteurs qui vont permettre le développement du microbiote intestinal du nouveau-né dès sa naissance. En seulement une semaine de vie, le microbiote se complexifie et devient de plus en plus performant en abritant peu à peu des milliards de « bonnes bactéries ». Cette population bactérienne va progressivement croître jusqu’à atteindre 100 000 milliards de bactéries vers les trois ans de l’enfant, niveau de population équivalent à celui d’un adulte. À cet âge-là, le microbiote intestinal se stabilise et est très performant.

Cependant, de nombreux facteurs affectent la composition et l’efficacité du microbiote intestinal chez le nouveau-né. Mode d’accouchement, âge gestationnel, environnement, alimentation, antibiothérapie, consommation de microbiotiques sont les principales causes pouvant altérer significativement la population bactérienne intestinale du jeune enfant.

Le mode d’accouchement

Selon une étude récente[12], les nouveau-nés nés par césarienne ont un microbiote intestinal différent de celui de ceux nés par voie basse. Ces différences ont cependant tendance à disparaître dès les 6 à 9 mois de l’enfant. Bien que la naissance par césarienne ait été associée à un risque accru de développement d’asthme, d’allergies et de maladies auto-immunes, il est pour l’heure impossible d’affirmer que ces différences microbiennes ont des implications à long terme sur la santé de l’enfant.

Cette étude a permis de confirmer les nombreuses hypothèses émises depuis plusieurs années : le microbiote intestinal des nouveau-nés nés par voie basse est essentiellement hérité de la mère, tandis que les enfants nés par césarienne présentent des bactéries attribuées à l’environnement hospitalier. Les chercheurs ont également montré que l’antibiothérapie, systématiquement prescrite aux mères en cas de césarienne, pouvait jouer un rôle dans la composition du microbiote intestinal du nouveau-né.

Cependant, vers les 6-9 mois de l’enfant, les différences de la flore microbienne s’estompent à l’exception des bactéroïdes qui ont une forte influence sur le système immunitaire (les enfants nés par césarienne présentent des taux plus faibles voire inexistants de cette bactérie). C’est toujours le cas aux 9 mois de l’enfant même s’il a été nourri par un allaitement exclusif durant ses 6 premiers mois.

L’âge gestationnel

La durée de la grossesse impacte également la population en microorganismes du tractus gastro-intestinal du nouveau-né[13]. Chez les enfants prématurés, le microbiote intestinal est effectivement beaucoup moins diversifié et donc plus fragile. Comme pour le mode d’accouchement, les conditions de vie d’un prématuré (césarienne souvent programmée, long séjour hospitalier, enfant peu allaité…) ont une incidence accrue sur la diversité microbienne de son appareil digestif.

L’environnement

Famille, situation géographique, culture, hygiène de vie… sont des facteurs environnementaux qui influencent directement le développement du microbiote intestinal des premiers mois de vie jusqu’à l’âge adulte.

L’alimentation

Comme présenté dans l’article, l’alimentation du nouveau-né est un facteur déterminant dans la composition de sa flore intestinale. L’allaitement maternel permet de l’enrichir en « bonnes bactéries », principalement de la famille des Bifidobactériacées et Lactobacillacées, qui influencent positivement le système immunitaire via leurs propriétés anti-infectieuses et anti-inflammatoires.

Un enfant nourri avec du lait infantile présenterait un microbiote intestinal plus diversifié. Bifidobactéries et Lactobacilles sont toujours les espèces microbiennes dominantes mais d’autres souches bactériennes sont également présentes, ce qui induit une moins bonne protection immunitaire (infections et troubles gastro-intestinaux accrus).

L’antibiothérapie

La mise sous antibiothérapie d’un nouveau-né est la principale cause d’un déséquilibre du microbiote intestinal. Les antibiotiques altèrent la composition microbienne en diminuant la diversité des microorganismes, ce qui peut parfois entraîner des diarrhées, des coliques ou de la constipation chez le nouveau-né traité[14].

Les microbiotiques

Comme déjà vu, la prise de microbiotiques durant la grossesse et l’allaitement influence positivement le développement du microbiote intestinal du nouveau-né, ce qui engendre des bénéfices santé indéniables. De plus, au vu de l’impact que certains facteurs (césarienne, antibiothérapie, environnement…) peuvent avoir sur le microbiote intestinal, les bienfaits des microbiotiques apparaissent d’autant plus important pour la santé de nos tout-petits.

Références

[1] D. Mandel, R. Lubetzky, S. Dollberg, S. Barak, F. B. Mimouni. Pediatrics 2005, 116, e432. doi : 10.1542/peds.2005-0313

[2] R. Avallone, G. Vitale, M. Bertolotti. Int. J. Mol. Sci. 2019, 20, 4256. doi: 10.3390/ijms20174256

[3] L. Bode. Glycobiology 2012, 22, 1147-1162. doi : 10.1093/glycob/cws074

[4] A. Coutsoudis, F. Dabis, W. Fawzi, P. Gaillard, G. Haverkamp, D. R. Harris, J. B. Jackson, V. Leroy, N. Meda, P. Msellati, M. L. Newell, R. Nsuati, J. S. Read, S. Wiktor. J. Infect. Dis. 2004, 189, 2154-2166. doi : 10.1086/420834

[5] L. Bode, L. Kuhn, H. Y. Kim, L. Hsiao, C. Nissan, M. Sinkala, C. Kankasa, M. Mwiya, D. M. Thea, G. M. Aldrovandi. Am. J. Clin. Nutr. 2012, 96, 831-839. doi : 10.3945/ajcn.112.039503

[6] P. P. Ward, E. Paz, O. M. Conneely. CMLS 2005, 62, 2540-2548. doi : 10.1007/s00018-005-5369-8

[7] S. Moossavi, M. B. Azad. Gut Microbes 2019, 4, 1-10. doi : 10.1080/19490976.2019.1667722

[8] P. A. West, J. H. Hewitt, O. M. Murphy. J. Appl. Bacteriol. 1979, 46, 269-277. doi : 10.1111/j.1365-2672.1979.tb00820.x

[9] T. R. Abrahamsson, G. Sinkiewicz, T. Jakobsson, M. Fredrikson, B. Björkstén. J. Pediatr. Gastroenterol. Nutr. 2009, 49, 349-354. doi : 10.1097/MPG.0b013e31818f091b

[10] T. Drell, J. Stsepetova, J. Simm, K. Rull, A. Aleksejeva, A. Antson, V. Tillmann, M. Metsis, E. Sepp, A. Salumets, R. Mändar. Sci Rep. 2017, 7, 9940. doi : 10.1038/s41598-017-09278-y

[11] C-Y Boquien. Front. Pediatr. 2018, 6, 295. doi : 10.3389/fped.2018.00295

[12] Y. Shao, S. C. Forster, E. Tsaliki, K. Vervier, A. Strang, N. Simpson, N. Kumar, M. D. Stares, A. Rodger, P. Brocklehurst, N. Field, T. D. Lawley. Nature 2019, 574, 117-121. doi : 10.1038/s41586-019-1560-1

[13] H. Sakata, H. Yoshioka, K. Fujita. Eur. J. Pediatr. 1985, 144, 186-190. doi : 10.1007/BF00451911

[14] A. Arboleya, B. Sánchez, C. Milani, S. Duranti, G. Solis, N. Fernández, C. G. de los Reyes-Gavilán, M. Ventura, A. Margolles, M. Gueimonde. J. Pediatr. 2015, 166, 538-544. doi : 10.1016/j.jpeds.2014.09.041

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Rédigé par
Equipe rédactionnelle de Nutrixeal Info

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